MICHELE BERNIER PREFERE LA DOUCHE COLLECTIVE |
- Est-ce un bon plan d'être la fille du Professeur Choron pour se faire rencarder ou écarter du métier ?
D'avoir un père comme ça c'est un cadeau sur le plan affectif. C'est un mec tellement génial, étonnant, formidable. Si j'avais dû désigné un papa, je crois que je l'aurais choisi. Quand, je lui est dit que je voulais être comédienne. Il ne m'a pas prit au sérieux. Il m'a dit : je t'aiderai pas car c'est un métier très difficile. A toi de te débrouiller. Par contre tu auras toujours le gîte et le couvert.
- Est-ce que vous le criez sur tous les toits ?
Non, je suis pas du genre à le raconter. Je ne porte pas de tee-shirt où est écrit je suis la fille du professeur Choron. Mais j'en suis fière.
- Avez-vous fait l'apprentissage de 36 petits métiers avant d'échouer sur scène ?
J'ai pas ramer comme beaucoup d'autres. J'ai pas été obligé de travailler de droite à gauche pour gagner ma vie, payer mes cours. J'ai eu des parents très généreux. Mais en ce qui concerne le relationnel, rencontrer les gens qu'ils faut. Ça c'est fait tout seul.
- L'humour vous l'avez chopé lors d'une fuite de votre couche culotte ?
Je suis tombé dans la bassine. J'avais des parents qui m'on donné ça. Papa a toujours vu les choses avec humour, dérision. Ça m'a appri à pas voir les choses comme on me les montre. Mais de gratter derrière pour voir ce qu'il y a, en m'en moquer. Ça fait moins mal, c'est plus facile à supporter.
- "Le théâtre de Bouvard" vous a-t-il dépanné ?
Ça été un tremplin, une vitrine formidable. Un jour Jugnot est venu à l'émission et nous a dit : vous avez pris cinq ans d'avance sur nous. Avec l'aventure du "Splendid", ils ont pu se faire connaître qu'avec le bouche à oreille.
- Le code des femmes comiques seraient d'avoir la démarche de camionneur, vous vous situez dans quelle cylindrée : le rentre dedans routière où l'élégance d'une décapotable ?
Elle est bizarre votre question. J'essaye de jouer les deux pendant le spectacle. Dans "Bonne année toi-même", j'interprête une plombière. J'ai pas un physique de jeune première. Dans tout ce qui se passe dans mon personnage j'essaye de mettre un peu de fragilité, un peu d'émotion. On est pas d'un seul bloc. J'ai toujours été une grande fille forte en gueule. J'aime bien ramener ma fraise.
- Qu'est-ce qui vous rafraîchi le plus sur scène : le bain solo ou la douche collective ?
La douche collective ! J'aime être avec les autres. C'est toujours un délire de travailler en équipe. Il y a une émulation d'idée, c'est porteur. Je dit pas qu'un jour je ferais un one man show. Mais un peu comme Josiane Balasko dans "Solo". Une pièce pour un temps déterminer. Ensuite, je continuerai pas. Jouer seul sur scène, c'est vraiment particulier. On ne s'en sort pas intact, même après un succés. La solitude c'est terrible.
- Vous avez rencontrez Pauline Daumale suite à une offre d'emploi ?
Ouais, absolument ! On était déjà très copine quand on était au "Théâtre de Bouvard". Pauline a écrit la pièce pour moi, sans m'en avertir.
- Francis Perrin qui fait la mise en scène vous a-t-il permit de barboter librement dans les répétitions ?
Oui, on peut dire ça. C'est quelqu'un d'ouvert. Contrairement à des metteurs en scène qui essaye de faire une pâle copie de qu'ils font d'habitude. Francis Perrin est un acteur. Ça le démange, il a envie d'être sur scène aussi. Des fois, il jouait une situation qu'on avait du mal à cerner. Je lui disais : mais je vais pas jouer comme ça. Il me répliquais : je te demande pas de faire comme moi. Je te donne juste le "La". Après toi, tu fais ta musique. Ça c'est une grande liberté.
- Le soir d'une première vous vérifiez si le compteur d'eau est fermé où vous êtes trempée comme un baba au rhum ?
Le baba au rhum. Le tract c'est particulier. On a mal au ventre. On a envie de faire pipi toutes les trois secondes. Jacques Brel, il dégueulais avant de rentrer sur scène. Il y a le tract qui paralyse ou qui est porteur. On est très masochiste dans le métier, on fait tout pour l'avoir.
- N'avez-vous pas l'impression que le style café-théâtre est bouché ?
Non ! Il y a toujours de la place pour les talents. C'est vrai qu'il eu un moment où le café-théâtre marchait de feu de dieu. Après ça à été la porte ouverte à n'importe quoi. Le problème c'est que certains on voulu copier Smaïn, les Inconnus. Pas étonnent que ça fonctionne pas. Depuis trois ans, ça repart. Ils y a des comédiens qui ont la rage.
- Quand une mauvaise critique vous tombe sous le nez, êtes-vous du genre à l'évacuer dans la fausse sceptique ?
J'irais pas jusque là. Vous savez pour moi la plus mauvaise critique c'est quand il y a personne dans la salle.
- Avez-vous une anecdote à me raconter à propos de "Bonne année toi-même" ?
J'en ai un paquet. La plus énorme a été qu'on nous a voler le décor, les costumes, les accessoires la veille du spectacle qu'on devait jouer à Puteaux devant 700 personnes. Ça à été une folie furieuse pour trouver un canapé, des chaises, des assiettes. On a jouez sans porte, sans fenêtre, sans rien. L'instant a été pénible et inoubliable à la fois. Antoine de Caunes avait même passé une annonce à Canal + C'était fabuleux !
- Dans le milieu artistique la jalousie est souvent de mise. Au point de vous traiter d'idiote . Les cancans vous laissent-ils chaud et froid ?
Je l'a comprends. Mais c'est surtout les gens qui n'ont pas de talents. Ils sont mal dans leur peau d'acteur, aigri. Ils ont envie de vous faire payer le succés. Si cela vient de quelqu'un que j'admire, ça m'emmerderai. Mais si c'est Ginette Dupenloups qui a tournée un Maigret il y a un quatre ans. Je m'en fous !
- Avez-vous une histoire drôle anti-mec ?
J'en ai pas. J'aime bien les mecs. C'est Madame Bensousan qui se promène sur la plage avec son enfant dans les bras. Il y a un orage monstrueux. Une vague emporte l'enfant. Mon dieu ! Mon dieu ! Rend moi, mon bébé. L'orage se calme . Une vague ramène le bébé. Mon dieu, tu es le plus fort, le plus gentil. Tu as rendu mon bébé. elle regarde son enfant et dit : mais il n'avait pas une casquette ?
Propos recueillis par Phil Marso
© MEGACOM-IK & Phil Marso